VARIÉTÉ
A PROPOS DE L'ARCHAÏSME IBÉRIQUE:
UNE STATUETTE INÉDITE DE LA COLLECTION O. LE CORNEUR
(PARIS)*
Le problème de l'archaïsme ibérique x est certainement le plus vaste et le plus intéressant de ceux que posent certaines statuettes de bronze trouvées en petit nombre dans les sanctuaires d'Orétanie, Despeflaperros et Castellar de Santisteban, et nous n'avons nullement l'intention de le traiter ici dans son ensemble, d'autant que nous en donnons les grandes lignes dans notre thèse actuellement sous presse 2. Il recoupe en effet deux questions primordiales: d'abord celle des origines de la petite plastique ibérique, ensuite celle de la chronologie de l'art ibérique tout entier 3. La statuette de la collection Le Corneur, que nous décrivons ci-après, en est l'un des plus beaux et plus curieux spécimens.
Porteur d'offrandes en robe longue:
dimensions: hauteur totale 117 mm, tête 20 mm *.
Patine vert olive très résistante s, grumeleuse sur la tête et les bras, noircie par la manipulation, sur le visage et surtout à la taille. Usure de la face, bras gauche cassé au-dessus du coude. Le corps a été cassé juste
Nous remercions bien vivement M. Olivier Li Corneur qui nous a permis de photographier chez lui à deux reprises et de publier cette figurine de rare qualité. Nous avons choisi d'appeler archaïsme ibérique les premières manifestations de la toreutique et de la statuaire ibériques, contemporaines ou peu postérieures à celles de l'archaïsme grec, inspirées par la plastique grecque ou orientale. Les Bronzes figurés des sanctuaires ibériques, Études typologiques, à paraître aux Presses Universitaires de France, dans la Bibliothèque de l'École des Hautes Études Hispaniques et de la Casa de Velâzquez en 1968.
Sur la chronologie des bronzes ibériques, nous avons donné notre point de vue dans l'ouvrage cité note précédente et notre article «Les bronzes votifs ibériques de la Prâhistorische Staatssammlung», Mûnchen, Madrider Mitteilungen, 7-1966, p. 120, notes 32-34 et p. 148-51.
Les proportions générales de cette statuette se retrouvent dans les figurines féminines dont elle est proche parente: F. Alvarez Ossorio, Catâlogo de los exvotos de bronce, ibéricos, Museo Arqueolôgico Nacional, Madrid, 1941, nos 1-3, 6, 9-10 (abrégé AO suivi du numéro du catalogue dans les notes suivantes).
Il s'agit de ce que les antiquaires français appellent la «patine ibérique». Sur les patines des bronzes ibériques, voir notre ouvrage Les bronzes figurés, etc., Hème Partie, Chapitre I.
